ven. Août 8th, 2025

Depuis des années, la Confédération Africaine de Football (CAF) organise des cérémonies prestigieuses pour honorer les meilleurs talents du continent. Pourtant, un constat amer s’impose : ces récompenses semblent presque exclusivement réservées aux joueurs africains évoluant en Europe. Ce favoritisme implicite soulève de nombreuses interrogations sur les réelles intentions de la CAF vis-à-vis du développement du football local africain.

Un exemple frappant est celui de Fiston Kalala Mayele, attaquant congolais de Pyramids FC en Égypte. Véritable phénomène, buteur prolifique, il brille par ses performances, son engagement et sa régularité. Que ce soit avec son ancien club Young Africans en Tanzanie ou aujourd’hui avec Pyramids FC, il a su démontrer qu’on peut être une star du football sans quitter le continent africain. Pourtant, malgré ses exploits, il n’apparaît jamais parmi les grands noms nominés pour le Ballon d’Or africain. Pourquoi ?

La réponse semble claire : la CAF valorise bien davantage les joueurs africains évoluant en Europe. Peu importe que certains d’entre eux ne jouent que très peu dans leurs clubs européens. Le simple fait qu’ils appartiennent à un club de Ligue 1, Premier League ou Serie A leur donne un avantage démesuré face aux joueurs du continent qui, pourtant, jouent un rôle majeur dans le développement du football africain, dans des conditions parfois bien plus difficiles.

Cette logique est contre-productive. Si la CAF veut réellement booster le football africain, elle doit commencer par valoriser les talents qui restent sur le continent. C’est en récompensant des joueurs comme Fiston Mayele qu’on enverra un message fort aux jeunes footballeurs africains : « Vous pouvez réussir et être reconnu même en jouant en Afrique ». Cette reconnaissance pourrait aussi freiner la fuite massive des jeunes talents vers l’Europe, souvent dans des conditions précaires.

Il est temps que la CAF change sa mentalité. Le football africain regorge de talents qui méritent d’être mis en lumière. Le Ballon d’Or africain ne doit pas être un simple miroir du football européen, mais une célébration de tout le talent du continent, où qu’il se trouve. Tant que cette vision ne sera pas adoptée, des joueurs comme Fiston Mayele continueront d’être oubliés, et le développement du football africain restera freiné par ses propres dirigeants.

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