Alors que le feuilleton du mercato estival bat son plein à Marseille, une information glaçante refait surface. Selon des sources proches du club, l’Olympique de Marseille serait prêt à appliquer à Adrien Rabiot la même méthode qu’à Chancel Mbemba s’il venait à signer et refuser de quitter le club par la suite : l’écarter purement et simplement de l’équipe première, quitte à le priver de compétition pendant un an.
Cette stratégie, présentée comme une démonstration de force et d’autorité, dessine en réalité le portrait d’un club qui, loin d’être la « grande équipe extraordinaire » qu’il prétend être, semble se complaire dans une gestion destructrice pour ses joueurs, à des années-lumière du niveau européen qu’il aspire à atteindre.
Le Cas Mbemba : Un Préjudice Déjà Consommé
Pour comprendre la gravité de la menace qui pèse sur Rabiot, il faut se souvenir du sort réservé à Chancel Mbemba. Le défenseur congolais, pourtant unanimement reconnu comme l’un des meilleurs éléments de l’effectif lors de sa dernière saison, a été purement et simplement mis au ban après son refus de prolonger son contrat. Alors qu’il était en pleine possession de ses moyens, il a été condamné à s’entraîner à l’écart, privé de matchs et donc de visibilité, jusqu’à son départ gratuit vers le FC Porto.
L’OM, en agissant ainsi, n’a pas seulement puni un joueur. Il a activement nui à sa carrière, sapé sa forme physique et brisé sa dynamique. Au lieu de valoriser un atout pour le faire performer jusqu’au bout ou le vendre à prix d’or, le club a choisi la punition collective : « Si tu ne fais pas ce que je veux, personne n’y gagne, surtout pas toi. »
Transposer cette méthode à un joueur du calibre et du caractère d’Adrien Rabiot relève d’une inconscience totale. Le milieu international français, libre de tout contrat, est en position de force. L’idée même de penser pouvoir le « piéger » puis le mettre au frigo en cas de désaccord est le signe d’une gestion archaïque, digne d’une autre époque.
Une grande équipe européenne construit son projet sur la confiance, l’ambition sportive et la valorisation de ses actifs. Elle persuade les grands joueurs de la rejoindre et de rester par la force du projet, pas par la crainte de représailles. Menacer un joueur de destruction de carrière avant même qu’il n’ait signé est le meilleur moyen de le faire fuir et d’envoyer un signal désastreux à tout le marché des transferts : « Venez à l’OM, mais ne vous y trompez pas : vous êtes une propriété, pas un partenaire. »
L’Écart Abyssal Entre l’Image et la Réalité
C’est ici que réside le plus grand paradoxe et la source de la frustration des supporters. L’OM se présente et se vit comme une institution monumentale, une « équipe extraordinaire » au passé glorieux. Pourtant, ses méthodes de gestion sont tout sauf extraordinaires. Elles sont mesquines, contre-productives et profondément nuisibles sur le plan sportif.
Comment prétendre rivaliser avec les grands d’Europe quand la direction applique une philosophie aussi punitive et à courte vue ? Les top clubs vendent leurs joueurs à prix d’or même lorsqu’ils sont en fin de contrat, car ils entretiennent des relations saines et construisent une valeur qui dépasse le simple contrat. Ils ne les mettent pas au rancart par dépit.
Cette affaire potentielle Rabiot n’est pas un signe de force. C’est l’aveu criant d’une faiblesse managériale, d’un manque de vision et d’une incapacité à créer un environnement attractif et positif pour les talents de haut niveau. Détruire la valeur d’un joueur par ego, c’est la preuve ultime qu’on est très, très loin de comprendre les codes du football moderne. Et malheureusement, sur la scène européenne, cela se voit.