ven. Août 8th, 2025
Depuis plusieurs décennies, l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC) est ravagé par des conflits alimentés par des groupes armés locaux et étrangers, notamment le M23, souvent accusé d’être soutenu par le Rwanda. Malgré l’ampleur de la crise humanitaire et sécuritaire, la communauté internationale n’a jamais pris de mesures concrètes pour y mettre fin. Face à cette indifférence, le président congolais Félix Tshisekedi a décidé d’agir en lançant un fonds destiné à financer la fin de la guerre. Cette initiative met en lumière non seulement l’incapacité des acteurs internationaux à résoudre les conflits africains, mais aussi la nécessité pour les États du continent de prendre en main leur propre destin.
Une communauté internationale passive et complaisante
L’histoire récente a démontré que la communauté internationale n’a jamais véritablement aidé à résoudre un conflit africain de manière efficace et définitive. Des guerres en Sierra Leone, au Liberia, en Centrafrique, au Mali, au Soudan ou encore en Libye, l’inaction, la gestion approximative des crises et le manque de volonté politique des grandes puissances ont souvent aggravé la situation au lieu de l’améliorer.
Dans le cas de la RDC, les Nations Unies ont déployé la MONUSCO (Mission de l’ONU pour la stabilisation en RDC) depuis plus de 20 ans, avec un budget annuel de plus d’un milliard de dollars. Pourtant, cette force de maintien de la paix n’a jamais réussi à éradiquer les groupes armés. Pire encore, elle est accusée de passivité et de complicité tacite avec certains acteurs du conflit. Pendant ce temps, les grandes puissances se contentent de discours diplomatiques sans jamais exercer de pression réelle sur les pays voisins accusés d’alimenter l’instabilité.
Le fonds de Tshisekedi : une initiative de rupture
Face à cette situation, le président Félix Tshisekedi a décidé de ne plus attendre d’aide extérieure et de mobiliser les ressources internes pour mettre fin à la guerre. L’annonce de la création d’un fonds destiné à financer les opérations militaires et les efforts de stabilisation est une déclaration forte : la RDC entend assumer seule la responsabilité de sa souveraineté.
Ce fonds vise à renforcer l’armée congolaise, à accélérer le recrutement et l’équipement des forces de défense, et à financer des initiatives locales pour la pacification des territoires touchés par la guerre. En optant pour cette approche, Tshisekedi envoie un message clair : l’avenir du pays ne dépendra plus de promesses internationales qui n’aboutissent jamais, mais de la volonté du peuple congolais lui-même.
Une communauté internationale préoccupée par ses intérêts
L’inaction de la communauté internationale dans les conflits africains n’est pas anodine. L’Est de la RDC regorge de minerais stratégiques comme le coltan, le cobalt et l’or, des ressources essentielles pour l’industrie mondiale. Un pays instable est plus facile à exploiter qu’un État souverain et fort. Ainsi, en entretenant une posture passive face aux conflits africains, certaines puissances économiques et politiques maintiennent un statu quo qui leur est favorable.
La guerre en RDC est donc bien plus qu’un conflit local : c’est une guerre d’intérêts où les populations locales sont les premières victimes. Pendant que les Congolais souffrent, des multinationales continuent d’exploiter les ressources du pays en toute impunité, souvent en collaborant avec des groupes armés.
L’urgence d’une souveraineté africaine
L’initiative du président Tshisekedi pourrait marquer un tournant dans la gestion des crises africaines. Si la RDC parvient à financer seule la fin de la guerre et à rétablir la stabilité, cela prouvera que l’Afrique n’a plus besoin d’attendre des solutions venues de l’extérieur. Ce modèle pourrait inspirer d’autres nations du continent à rompre avec la dépendance aux institutions internationales et aux puissances étrangères.
Toutefois, plusieurs défis restent à relever :
Assurer une gestion transparente et efficace des fonds mobilisés
Éviter la corruption et les détournements qui minent souvent les initiatives nationales
Renforcer les capacités militaires pour faire face aux groupes armés soutenus de l’étranger
Maintenir l’unité nationale face aux divisions internes et aux ingérences extérieures
Si le pari de Tshisekedi réussit, il démontrera que la souveraineté africaine ne peut être obtenue que par la volonté des Africains eux-mêmes. Mais si l’initiative échoue, cela renforcera encore davantage l’idée que l’Afrique est condamnée à dépendre des acteurs internationaux, malgré leurs échecs répétés.
 Un défi historique pour la RDC et l’Afrique
La communauté internationale n’a jamais résolu un conflit africain de manière durable. Elle a montré son incapacité à agir en RDC, préférant maintenir un statu quo profitable à certaines puissances. En lançant un fonds pour mettre fin à la crise de l’Est, Félix Tshisekedi prend une décision audacieuse et stratégique. Reste à savoir si cette initiative marquera le début d’un changement profond ou si elle sera une tentative de plus noyée dans les complexités du conflit congolais.
Une chose est sûre : l’Afrique ne peut plus attendre. Elle doit prendre son destin en main, avec ou sans l’aide de la communauté internationale.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *