Alors que l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) est ravagé par une guerre qui dure depuis des décennies, un seul pays voisin semble réellement préoccupé par la souffrance du peuple congolais : le Burundi. Tandis que les autres États frontaliers, par calcul politique ou intérêt économique, entretiennent une posture ambiguë, le Burundi, lui, a choisi la voie de la solidarité.
Un engagement sincère du Burundi
Depuis plusieurs mois, la situation sécuritaire en Ituri, au Nord-Kivu et au Sud-Kivu s’est considérablement détériorée. Les groupes armés, soutenus en sous-main par certaines puissances régionales, sèment le chaos, provoquant des massacres, des déplacements massifs et une crise humanitaire sans précédent. Pourtant, alors que certains voisins de la RDC jouent un double jeu, le Burundi se distingue par son soutien actif.
Les forces burundaises, déployées dans le cadre de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC), participent aux opérations de sécurisation dans l’Est congolais. Contrairement à d’autres contingents, souvent critiqués pour leur passivité ou leur agenda caché, l’armée burundaise est engagée aux côtés des FARDC (Forces armées de la République démocratique du Congo) pour repousser les groupes armés qui déstabilisent la région. Cette implication témoigne d’une solidarité authentique, loin des jeux de pouvoir qui caractérisent la politique régionale.
L’hypocrisie des autres voisins
Face à la crise congolaise, plusieurs voisins adoptent une posture hypocrite. Certains prétendent jouer les médiateurs alors qu’ils soutiennent discrètement des groupes rebelles. D’autres, bien que faisant partie des missions de pacification, évitent les confrontations directes avec les forces qui terrorisent les populations locales. L’attitude de ces pays ne fait qu’alimenter le conflit et prolonger les souffrances des Congolais.
Le Rwanda, par exemple, est régulièrement pointé du doigt pour son soutien présumé au M23, un groupe armé qui déstabilise le Nord-Kivu. L’Ouganda, quant à lui, maintient une présence militaire en RDC sous prétexte de lutter contre les ADF (Forces démocratiques alliées), mais ses véritables intentions restent sujettes à caution. D’autres pays de la région, bien que moins directement impliqués, ne prennent aucune mesure concrète pour faire pression sur les acteurs du conflit.
Le Burundi mérite mieux
Si le Burundi est le seul voisin à manifester un réel engagement en faveur de la stabilité en RDC, il mérite en retour une reconnaissance à la hauteur de ses efforts. Pourtant, ce petit pays d’Afrique de l’Est, lui-même confronté à des défis économiques et sécuritaires, ne reçoit pas toujours le soutien qu’il devrait. Son rôle dans la pacification de la région est sous-estimé, et la communauté internationale ne lui accorde pas l’attention qu’il mérite.
Face à cette réalité, il est essentiel que la RDC et ses partenaires accordent une place plus importante au Burundi dans les discussions sur la paix et la sécurité régionale. Loin des stratégies opportunistes de certains États, le Burundi a montré qu’il était un allié sincère du peuple congolais. Son engagement mérite d’être salué et soutenu, car sans une véritable solidarité régionale, la paix en RDC restera un mirage.