Les FARDC poursuivent leurs frappes aériennes contre l’AFC-M23 dans le Nord-Kivu, alors que des voix s’élèvent pour dénoncer le manque de résonance dans les grands médias internationaux.**
Date : 21 septembre 2024
Masisi/Walikale, Nord-Kivu – Pour le troisième jour consécutif, le ciel des territoires de Masisi et de Walikale, dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC), a retenti du bruit des bombardements. Ce dimanche 21 septembre, les Forces Armées de la RDC (FARDC) ont intensifié leurs opérations aériennes contre les positions de la rébellion de l’AFC-M23, ciblant les villages de Mukwengwa, Bibwe, Nyarushamba, Nyenge, Hembe et Peti.
Ces frappes interviennent en réponse à deux jours d’affrontements intenses entre les rebelles et les forces gouvernementales, appuyées par les groupes d’autodéfense locaux, les Wazalendo. Selon des sources locales, les combats ont été d’une rare violence, laissant derrière eux un lourd tribut humain et matériel. En représailles aux avancées militaires des FARDC, les rebelles sont accusés d’avoir incendié des habitations dans les localités de Mukengwa et Nyabikeri, causant d’importants déplacements de population et une situation humanitaire de plus en plus précaire.
Un silence médiatique dénoncé
Alors que la situation sur le terrain se dégrade, un sentiment d’exaspération monte parmi les observateurs et les citoyens congolais face au traitement médiatique réservé à ce conflit. Beaucoup s’interrogent sur le silence perçu de grands médias internationaux, notamment français comme Radio France Internationale (RFI) et France 24, habituellement très présents dans la couverture des crises africaines.
« Les bombardements continuent à l’Est de la RDC, mais on ne voit pas encore une radio comme RFI ou France 24 publier une information complète et équilibrée. Tout ce qui porte malheur à la RDC semble soit ignoré, soit minimisé. Ce traitement biaisé de l’information est une trahison envers le peuple congolais qui souffre dans l’indifférence. Vous allez mourir de honte ! », peut-on entendre dans les commentaires de nombreux internautes congolais, reflétant une défiance croissante.
Cette critique soulève la question du choix éditorial et de l’attention sélective portée aux crises africaines. Pour les Congolais, le conflit dans l’Est, qui dure depuis des décennies, représente une tragédie humaine continue qui mériterait une couverture aussi soutenue et détaillée que d’autres crises internationales.
Une guerre qui s’enlise dans la complexité
Le conflit dans l’Est de la RDC reste d’une extrême complexité, mêlant enjeux nationaux, régionaux et internationaux. La réapparition de l’AFC-M23, une rébellion soutenue selon l’ONU et le gouvernement congolais par le Rwanda voisin, a ravivé les hostilités et plongé la région dans un nouveau cycle de violence.
Les opérations militaires actuelles des FARDC visent à reprendre le contrôle de zones stratégiques et à briser l’élan de la rébellion. Cependant, chaque avancée s’accompagne de représailles contre les civils, pris en étau entre les belligérants.
Alors que la communauté internationale appelle à la retenue et au dialogue, la population du Kivu, elle, attend plus qu’un simple silence médiatique. Elle appelle à une reconnaissance de sa souffrance et à une couverture journalistique qui reflète fidèlement l’ampleur de la tragédie qui se joue dans l’indifférence relative.
La honte, finalement, ne serait pas de rapporter les événements, mais de chois délibérément de ne pas le faire.