sam. Août 9th, 2025
Dans une décision qui soulève de graves questions éthiques et géopolitiques, le Rwanda a récemment signé un accord avec les États-Unis pour établir une chaîne d’approvisionnement en étain destinée au marché américain. Pourtant, une réalité incontournable saute aux yeux : le Rwanda ne dispose pas de réserves significatives de ce minerai. Alors, d’où vient cet étain ? La réponse est aussi tragique que prévisible : de la République démocratique du Congo (RDC), pillée depuis des décennies dans l’indifférence générale.  
 Un accord qui sent le sang congolais  
Le Rwanda, présenté comme un « modèle de développement » par ses partenaires occidentaux, n’a jamais été un producteur d’étain. En revanche, la RDC, son voisin, regorge de minerais précieux, dont l’étain, le tantale et le tungstène (les « 3T »), essentiels pour les industries high-tech. Depuis les années 1990, Kigali a été accusé à maintes reprises de piller les ressources congolaises, finançant ainsi son économie sur le dos d’un peuple martyrisé.  
Aujourd’hui, avec cet accord, les États-Unis, tout en feignant de promouvoir des « minerais propres », ferment les yeux sur l’origine réelle de ces métaux. Pire, ils légitiment un système où le Rwanda agit en intermédiaire forcé, blanchissant des minerais arrachés dans le sang des Congolais.  
 La complicité silencieuse de Kinshasa et l’hypocrisie occidentale  
Alors que les populations du Kivu sont massacrées, que des milices soutenues par Kigali terrorisent l’Est de la RDC, le gouvernement congolais reste étrangement passif. Au lieu de chercher des alliances fortes pour sécuriser ses frontières et ses ressources, Kinshasa continue de compter sur des partenariats inefficaces avec des puissances occidentales qui, en réalité, « protègent le Rwanda ».  
Les États-Unis, tout en critiquant officiellement les violations des droits de l’homme, soutiennent économiquement et militairement le Rwanda, un acteur clé de l’instabilité régionale. La signature de cet accord en est la preuve flagrante : Washington préfère sécuriser ses approvisionnements en minerais plutôt que de demander des comptes à son allié africain.  
 Et si la solution venait de la Russie ?  
Face à cette hypocrisie, une question se pose : pourquoi la RDC ne se tourne-t-elle pas vers d’autres partenaires, comme la Russie, pour mettre fin à cette prédation ? Moscou a déjà montré son intérêt pour les ressources africaines et pourrait offrir un contre-poids face à l’influence américano-rwandaise. Pourtant, au lieu d’explorer cette option, les dirigeants congolais semblent paralysés, incapables de rompre avec des schémas qui les maintiennent dans une dépendance mortifère.  
Le business du sang continue  
Cet accord entre le Rwanda et les États-Unis n’est qu’un nouvel épisode d’un pillage organisé. Les minerais congolais, extraits dans la violence, seront bientôt dans nos smartphones et nos voitures électriques, sous couvert de « traçabilité ». Pendant ce temps, le peuple congolais continue de payer le prix fort, trahi par ses dirigeants et abandonné par la communauté internationale.  
Il est temps de briser l’omerta. La RDC doit exiger la fin de cette prédation, et si l’Occident refuse d’agir, elle doit chercher des alliés ailleurs. Parce qu’à ce stade, chaque jour d’inaction équivaut à une complicité de plus dans ce génocide économique.  

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