La récente convocation de Pierre Kalulu en Équipe de France a suscité de vives réactions sur les réseaux sociaux, en particulier au sein de la communauté congolaise. Pour certains, cette décision symbolise encore une fois le « gaspillage » de talents africains par les grandes nations européennes, au détriment des sélections nationales africaines comme la RDC.
Un choix personnel, mais aux conséquences symboliques
Pierre Kalulu, défenseur formé à l’Olympique Lyonnais et aujourd’hui joueur du Milan AC, est né en France mais est d’origine congolaise. Alors que beaucoup espéraient le voir endosser les couleurs des Léopards de la RDC, le joueur a fait le choix — comme tant d’autres avant lui — de répondre à l’appel des Bleus.
Ce choix, bien qu’entièrement légitime sur le plan individuel, relance un débat ancien : celui des joueurs d’origine africaine qui optent pour les sélections européennes, souvent séduits par le prestige, la visibilité et les perspectives de carrière.
Mais où sont-ils, ces talents « perdus » ?
Plusieurs joueurs congolais ou d’origine congolaise ont déjà fait le choix de jouer pour la France ou d’autres sélections européennes. Mais beaucoup d’entre eux n’ont pas eu la carrière internationale espérée :
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Giannelli Imbula : appelé par la France Espoirs, il a attendu en vain une convocation en A avant de vouloir revenir vers la RDC, puis finalement jouer pour le Congo-Brazzaville.
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Aaron Wan-Bissaka (d’origine congolaise) : malgré son immense talent à Manchester United, il n’a pas encore percé avec l’Angleterre, et reste absent des débats internationaux.
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Yann M’Vila, Steve Mandanda, Presnel Kimpembe : tous ont joué pour la France, certains avec succès, d’autres sans véritable continuité.
Le cas de Kalulu s’inscrit donc dans cette dynamique incertaine. Il a du potentiel, mais est-il aujourd’hui vraiment au-dessus de certains défenseurs de la RDC comme Chancel Mbemba, Gédéon Kalulu (son frère), ou Henock Inonga ? La question reste ouverte.
La politique sportive française : une machine bien huilée
Il faut aussi comprendre que la France dispose d’une stratégie bien connue : intégrer rapidement les talents binationaux pour les sécuriser, parfois même sans leur garantir une vraie place à long terme. Certains y voient une « prédation sportive », d’autres une logique de compétition et d’élite.
Les joueurs africains, souvent jeunes et ambitieux, sont parfois séduits par cette illusion de gloire rapide, sans toujours mesurer les risques de stagnation ou d’oubli.
Un appel à la réflexion
Il ne s’agit pas ici de juger Pierre Kalulu ou ses motivations. Mais cette situation doit encourager les fédérations africaines à mieux valoriser leurs talents, à construire des projets solides et à donner envie aux joueurs de choisir le cœur, pas uniquement la carrière.
Car être appelé par la France n’est pas une fin en soi. Et l’histoire récente le prouve : beaucoup de joueurs auraient eu une carrière bien plus riche, valorisée et respectée s’ils avaient choisi l’Afrique.
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Pierre Kalulu est convoqué avec les Bleus, au détriment de la RDC.
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Cette situation a provoqué des débats en ligne, certains doutant même de sa supériorité sur les défenseurs congolais actuels.
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Le cas Kalulu relance le débat sur le choix des binationaux et les politiques de recrutement des grandes nations.
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L’Afrique doit renforcer son attractivité et son organisation pour garder ses meilleurs talents.
Et vous, pensez-vous que Pierre Kalulu aurait dû opter pour la RDC ? Ou son choix est-il logique et stratégique ?