mar. Sep 23rd, 2025

Doha, Qatar – Alors que les pourparlers de paix entre la République Démocratique du Congo et les groupes armés de l’Est se déroulent dans la capitale qatarie, une proposition inattendue des médiateurs a jeté un froid dans les discussions. Le président Félix Tshisekedi a fermement rejeté l’idée d’une co-gestion temporaire des provinces du Kivu avec les rebelles du M23/AFC, une option qui avait été avancée pour tenter de débloquer les négociations.

Une ligne rouge infranchissable

Selon des sources proches des discussions, la médiation qatarie, qui cherche une issue rapide à la crise, aurait suggéré la mise en place d’une administration conjointe entre le gouvernement central et les représentants du M23 pour une période transitoire de cinq ans. Un scénario immédiatement qualifié d' »inacceptable » par la délégation congolaise.

Le président Tshisekedi est resté intraitable sur le principe sacro-saint de l’intégrité de l’État de droit. Depuis Kinshasa, ses collaborateurs ont relayé son message sans équivoque : « Il n’est et il n’y aura aucun partage de pouvoir avec des groupes armés. La souveraineté de la RDC n’est pas négociable. » Cette position ferme réaffirme la doctrine du gouvernement : les questions de gouvernance et d’administration territoriale ne se discutent pas avec ceux qui ont pris les armes contre la nation.

L’épée de Damoclès du « Plan B »

Face au risque d’un enlisement, voire d’un échec des discussions de Doha, Félix Tshisekedi a brandi la menace d’activer un « plan B », dont les détails restent jalousement gardés secrets. Cette stratégie alternative, longtemps évoquée par les autorités congolaises, laisse planer le spectre d’une escalade militaire.

Les observateurs spéculent sur la nature de ce plan : s’agirait-il d’une offensive militaire d’envergure, soutenue par les partenaires bilatéraux et les forces régionales de la SADC (Mission SAMIDRC) ? Ou d’une série de mesures diplomatiques plus agressives visant à isoler définitivement les soutiens présumés du M23 ? Dans tous les cas, cette annonce sert d’avertissement : la RDC se dit prête à poursuivre la lutte par d’autres moyens si la voie du dialogue échoue.

L’Est du pays suspendu à un fil

⚠️ L’heure est grave. Le rejet de cette proposition, aussi controversée fût-elle, et la menace du plan B illustrent l’impasse dans laquelle se trouvent les négociations. La population des Kivu, prise en étau entre les groupes armés, l’armée nationale et les casques bleus, aspire à une paix durable qui semble s’éloigner un peu plus chaque jour.

La balle est désormais dans le camp des médiateurs et des rebelles. Accepteront-ils de négocier dans le cadre strict fixé par Kinshasa, qui exige le préalable du retrait des positions occupées et du désarmement ? Ou les prochains jours marqueront-ils la fin du processus de Doha et le retour à une confrontation ouverte ?

Une chose est certaine : la fermeté affichée par Félix Tshisekedi montre que la RDC n’est plus prête à transiger sur sa souveraineté, quitte à reprendre les armes. La communauté internationale retient son souffle.

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